Pour continuer ma formation en yoga thérapie, j’ai passé la semaine dernière un module de 50 heures de yin yoga auprès de Ojas association, dispensé par les formatrices que je remercie Clarisse Robinet et Katia Bredel.
Module qui fait suite à ma formation de restaurative avec Audrey Favreau , que je remercie pour la qualité de son enseignement.
» Chaque fois que nous ramenons notre attention à notre souffle et à nos pas, c’est comme si nous nous réveillions. Chaque pas nous ramène ici et maintenant. Nous pouvons toucher la Terre, voir le ciel et prendre conscience de toutes les merveilles de la vie. À chaque pas, il existe une possibilité d’être dans la pleine conscience, la concentration et la vision profonde. » Thich Nhat Hanh
Dès les beaux jours (c’est à dire toute l’année). Je propose à mes élèves de sortir et de pratiquer autrement en abordant d’autres techniques que les « postures », sans oublier celles-ci, pour faire yoga. Marcher « zen » au milieu des arbres, au bord d’une rivière, d’un lac, dans un parc, ou au bord de la mer… Faire quelques asanas et pranayama avant une relaxation au chant des oiseaux…
La marche dans la nature
Marcher au milieu des arbres, au bord d’une rivière, d’un lac… ramener son attention sur ses pas et lâcher prise. Respirer en conscience au cœur de la forêt… Les promenades en forêt, appelées « bains de forêt » ou shinrin yoku au Japon, ont été accréditées notamment par les travaux du professeur Qing Li, fondateur de la société japonaise de sylvothérapie et médecin immunologiste à l’université de médecine de Tokyo. Il a étudié les effets du milieu forestier sur des groupes de population. Les tests sanguins réalisés sur les volontaires ont permis de montrer une diminution des hormones du stress. En outre, l’air respiré en forêt est chargé d’ions négatifs qui auraient des effets antidépresseurs. Sans oublier que les arbres diffusent naturellement dans l’air des phytoncides qui sont des molécules destinées à les protéger des bactéries et champignons, que le promeneur respire et absorbe par sa peau, ce qui stimulerait le système immunitaire. On prête au bain de forêt également des bénéfices sur la qualité du sommeil, les maladies respiratoires, l’arthrose et l’hyperactivité…
La Marche Afghane
Et si marcher devenait une pratique de yoga ? Imaginez une activité où chaque pas que vous faites est synchronisé avec votre respiration, transformant une simple promenade en une méditation en mouvement. C’est ce que propose la marche afghane, une pratique accessible à tous et réalisable partout, même en ville.
Cette technique trouve ses racines dans les traditions des nomades afghans, connus pour leur capacité à parcourir de longues distances en altitude sans montrer de signes de fatigue. Leur secret ? Une technique de respiration consciente et rythmée, parfaitement synchronisée avec leurs pas. Cette méthode, qui améliore l’oxygénation et réduit le stress, a été formalisée dans les années 1980 par Édouard G. Stiegler, un chercheur français. En observant ces marcheurs, Stiegler a remarqué que la vapeur s’échappant de leurs narines formait des nuages réguliers, en harmonie avec leurs pas. Fasciné, il a étudié et enseigné cette pratique en Europe, démontrant ses bienfaits pour le corps et l’esprit.
La marche afghane est une pratique simple qui consiste à synchroniser sa respiration avec ses pas. Cette méthode, qui peut être pratiquée n’importe où, apporte calme et énergie. Elle repose sur des exercices de respiration rythmée qui favorisent la détente et la concentration. Voici comment vous initier à la marche afghane : Commencez à marcher normalement, et observer le nombre de pas qu’il vous faut pour inspirer, qui pour expirer. Pour cet exemple nous dirons que vous inspirer/expirer en 4+4 pas.
(4/4) : Inspirez sur 4 pas et expirez sur 4. Idéal pour se familiariser avec la marche consciente.
(3-1/3-1) : Inspirez sur 3 pas, retenez votre souffle sur 1, expirez sur 3 et gardez les poumons vides sur 1. Vous commencez la pratique. Ne « vérouillez » pas vos poumons pendant les suspensions, restez bienveillant-e avec votre corps.
Progressez avec douceur, maintenez les suspensions « légères » sans forcer, restez bienveillant-e avec votre corps.
Kinhin : La Marche Méditative
Le kinhin est une forme de méditation en mouvement pratiquée dans le bouddhisme zen. Elle est souvent alternée avec des périodes de zazen (méditation assise) pour équilibrer la pratique et permettre au corps de se dégourdir tout en maintenant un état de pleine conscience.
Posture et Mouvement Lors du kinhin, les mains sont généralement placées en position de « shashu », où une main est fermée en un poing léger et l’autre main enveloppe ce poing, les bras reposant contre le ventre. Les yeux sont légèrement ouverts, le regard dirigé vers le bas à environ un mètre devant soi. La marche est lente et délibérée. Chaque pas est synchronisé avec la respiration : un pas sur l’inspiration, un pas sur l’expiration. Les pieds doivent rester en contact avec le sol, soulevant légèrement les talons en premier.
État d’Esprit Comme dans le zazen, l’objectif est de maintenir une conscience aiguë du moment présent. L’esprit doit rester concentré sur le mouvement et la respiration, observant les pensées qui surgissent sans s’y attacher.
Bienfaits Le kinhin aide à cultiver la concentration, l’équilibre et la sérénité. Il permet également de méditer dans l’action, intégrant la pleine conscience dans le mouvement et le quotidien.
Les sorties NatureYoga sont ouvertes au public sur réservation d’avril à octobre. Retrouvez les propositions de sortie sur la page Nature.
Et oui, Active Yoga est née en avril 2023. Merci aux élèves pour l’énergie transmise. Merci aux communes pour leur confiance. Merci aux enseignant(e)s pour leur sagesse. Une nouvelle saison « NATURE » démarre, le beau temps arrive, vive le yoga !
Le yoga est un voyage vers notre vraie nature: l’âtman, le Soi.
Photo : Pexels.com
La philosophie du yoga propose quatre voies : Bhakti, Jnana, Raja, Karma. Elles peuvent être pratiquées seules ou combinées. Aucun de ces chemins n’est meilleur que l’autre, ils mènent tous à la même destination.
Le Karma yoga est la voie de l’action. Telle que développée dans la Bhagavad Gita, elle implique le non-attachement aux fruits de l’action. Elle comprend souvent des activités caritatives ou de service désintéressé. Le Karma Yoga permet l’ouverture et la purification du cœur, qui peut alors contenir peu à peu le monde entier et devient donc illimité et sans séparation ou notion de ‘moi’ et ‘l’autre’.
Le Bhakti yoga est la voie de la dévotion et de l’amour pour Dieu, pour sa divinité d’élection (Ishta Devata), qui peut être le maître spirituel. Il s’agit alors de purifier ‘l’amour’ de départ, (relatif, conditionnel, l’amour-attachement, dépendant…) dans le feu de la dévotion et de la foi, pour parvenir à l’Amour inconditionnel, libre, qui est notre vraie nature.
Le Jnâna yoga est la voie de la connaissance. Au delà d’une simple pratique intellectuelle, elle est fondée sur une capacité fine à discerner l’éphémère et l’éternel, l’irréel et le réel. Ce discernement nous permet de découvrir le réel en nous, notre vraie nature, le Soi (âtman), en lâchant le changeant, l’apparence, l’identification à l’ego limité.
Le Raja Yoga, aux huit membres, avec la pratique des asanas (postures) et du pranayama (attention au souffle) qui mène à la concentration, à la méditation, aux pouvoirs extraordinaires des yogis (les textes nous précisent que ce sont des obstacles si nous nous y attachons…) et à la transparence de l’ego qui nous permet alors de voir notre vraie nature.
Afin de garder en mémoire la connaissance acquise lors de ma formation. Je retranscrirais sans prétention un sujet sur le yoga chaque semaine . J’y apporterais certainement des précisions et illustrationsau fil du temps .
Les koshas: corps ou enveloppes ?
Rajitha Fernando – Pexel.com
En pratiquant le yoga, l’on peut ressentir certains points de blocages ou freins de différentes natures: physiques, énergétiques, émotionnelles, mentales, ou voir spirituelles. l’on situerait généralement ces manifestations dans le corps ou l’esprit. Ce qui ferait deux espaces de perception. Le yoga distingue 3 autres niveaux: vital, connaissance et spiritualité. Et voilà les 5 koshas ébauchées, décrites pour la première fois dans la TaittirīyaUpaniṣad*. Ces enveloppes de perception ou états de conscience s’imbriquent et s’interconnectent.
Dans la philosophie du Vedānta*, ces cinq apparences composent le Jīvaet* du plus au moins grossier: annamayakośa, prāṇamayakośa, manomayakośa, vijñānamayakośa et ānandamayakośa. Maya : illusion, apparence Kośha : couche, enveloppe
Annamaya Kośha Anna : nourriture Cette enveloppe construit le corps physique. Il est constitué des 5 éléments: la terre, l’eau, le feu, l’air et l’éther (espace). On interagit en yoga avec annamaya kosa par les postures, le mouvement, et le jeun. Il se soigne par la médecine généraliste, la chirurgie, etc.
Prāṇamaya Kośha Prâna : énergie vitale universelle Le corps énergétique nécessaire à la vie. L’énergie vitale (prana*) par la respiration nourrit chaque cellule du corps physique. Le prana circule dans les nadis* (flux énergétiques) et les chakras*. La pratique du Prânâyâma, sur la respiration permet le contrôle du corps vital, des énergies impures et des émotions.
Manomaya Kośha Manas : pensée Le corps du mental émotionnel. Constitue l’aspect psychologique différent pour chacun d’entre nous, selon de l’éducation, de la culture, des expériences de la vie… Manomaya Kośha demande un travail sur pratyâhâra par la méditation, et en parties les asanas.
Vijnānamaya Kośha Vijnāna : connaissance, savoir, discernement. Le corps psychique nous relie a notre conscience profonde. Une clairvoyance au delà de nos émotions qui nous permet d’accéder au « témoin » en nous. Vijnānamaya Kośha se développe par le souffle, la pratique des mantras* et de la méditation.
Ânandamaya Kośha Ânanda : joie, béatitude, félicité. Le corps de la félicité, de l’extase. la connection à l’universel, la dernière couche avant l’Atman*. Se révèle par des années de pratique assidue de la sadhana* et de la méditation.
Je viens de terminer une formation de 200 heures pour devenir professeur de Hatha Yoga. Le programme intensif se déroulait sur 24 jours dans un ashram en Ardèche. Une expérience remarquable à bien des niveaux.
Physiquement, les entrainements sont d’un bon niveaux et quotidiens, ce qui ne laisse pas trop le temps de buller. Psychologiquement, il faut accepter de lâcher les habitudes et les certitudes, c’est surprenant de découvrir des freins mentaux là ou on ne les attend pas! Socialement, la vie en communauté exige un certain niveau de tolérance, mais peut être riche en bons moments.
L’enseignement fut d’un excellent niveau, la professeure Julie Giacomini maîtrise son sujet. Je la remercie pour le savoir transmis. Merci également son compagnon pour les cours d’anatomie. Merci au groupe pour les moments partagés de joie et de franche rigolade. L’ambiance fut studieuse mais décontractée, j’en garde de bons souvenirs. Je suis certain que chacune, chacun est sorti heureux et transformé de ce séjour.
Prochaine étape, la formation en yoga thérapeutique. Plusieurs pistes se présentent et je me laisse encore un temps de réflexion avant de continuer…