Les « DYS » et le yoga

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Les troubles « DYS » (dyslexie, dysorthographie, dysphasie, dyscalculie, dyspraxie, TDAH, etc.) touchent les apprentissages et la coordination chez l’enfant comme chez l’adulte. Le yoga thérapeutique peut apporter un soutien complémentaire en agissant sur plusieurs plans : la concentration, la gestion du stress, la coordination motrice, la conscience corporelle et la régulation émotionnelle. Voici des pistes concrètes et adaptées, inspirées des approches corps-esprit et validées par des pratiques en yoga-thérapie et en psychomotricité.

Bénéfices du yoga thérapeutique pour les troubles DYS

  • Amélioration de la concentration et de l’attention : Les postures (asanas), la respiration (pranayama) et la méditation aident à calmer le mental et à améliorer la focalisation, ce qui est particulièrement utile pour le TDAH et les troubles de l’attention.
  • Régulation du stress et de l’anxiété : Les techniques de respiration et de relaxation réduisent l’anxiété souvent associée aux difficultés d’apprentissage.
  • Développement de la conscience corporelle et de la motricité : Le yoga favorise la proprioception (perception du corps dans l’espace), essentielle pour les enfants dyspraxiques ou présentant des troubles de la coordination.
  • Stimulation des deux hémisphères cérébraux : Les mouvements croisés (comme la marche du crabe ou les postures asymétriques) activent la communication entre les hémisphères, utile pour la dyslexie et la dyscalculie.
  • Renforcement de la confiance en soi : Le yoga, par son approche non compétitive, permet de vivre des réussites et de mieux gérer les frustrations.

Pratiques de yoga thérapeutique adaptées

Pour la concentration et la gestion du stress
  • Respiration alternée (Nadi Shodhana) : Équilibre les hémisphères cérébraux, calme l’agitation mentale.
  • Postures d’ancrage : La posture de l’arbre (Vrksasana), la posture de la montagne (Tadasana) ou celle du guerrier (Virabhadrasana) aident à stabiliser l’attention et à améliorer l’équilibre.
  • Méditation courte et guidée : Utiliser des visualisations ou des mantras simples pour recentrer l’esprit.
Pour la motricité fine et globale
  • Enchaînements fluides : Les salutations au soleil (Surya Namaskar) adaptées, réalisées lentement, améliorent la coordination et la planification motrice.
  • Yoga des doigts (Mudras) : Stimule les connexions neuronales et peut soutenir la motricité fine (ex. : Gyan Mudra pour la concentration).
  • Exercices de latéralisation : Mouvements croisés (toucher le genou opposé avec le coude, etc.) pour renforcer la communication inter-hémisphérique.
Pour la régulation émotionnelle
  • Respiration du lion (Simhasana) : Libère les tensions et les émotions bloquées.
  • Postures d’ouverture du cœur : Comme le cobra (Bhujangasana) ou le chien tête en bas (Adho Mukha Svanasana), pour réduire le stress et ouvrir la cage thoracique.
Pour la dyspraxie et la coordination
  • Yoga sur chaise ou avec supports : Utiliser des ballons, des coussins ou des élastiques pour travailler l’équilibre et la motricité en douceur.
  • Jeux de miroir : Imiter les postures d’un partenaire pour développer la conscience corporelle et la coordination.
Adaptations spécifiques selon le trouble
Trouble DYSApproches yoga thérapeutique recommandées
DyscalculieJeux de rythme (taper des mains, frapper dans les mains en comptant), postures nécessitant une organisation spatiale (ex. : triangle).
Dyslexie/DysorthographieRespiration alternée, postures asymétriques, chant de mantras (pour la conscience phonologique).
DysphasieTravail sur la respiration diaphragmatique, sons et vibrations (chant de « OM », bourdons).
DyspraxieYoga lent avec focus sur l’alignement, utilisation de supports visuels (cartes de postures), enchaînements simples et répétitifs.
TDAHSéances courtes (15-20 min), intégration de mouvements dynamiques (sauts, équilibres) pour canaliser l’énergie.

Études et retours d’expérience

Des études montrent que le yoga améliore significativement l’attention, la motricité et la régulation émotionnelle chez les enfants avec troubles DYS. Par exemple, une étude publiée dans le Journal of Attention Disorders (2016) a révélé que le yoga réduisait les symptômes d’hyperactivité et d’inattention chez les enfants atteints de TDAH.

Ressources utiles
  • Livres : « Le Yoga pour les enfants extraordinaires » de Louise Goldberg, « Yoga et troubles des apprentissages » (éditions Le Souffle d’Or).
  • Fédération Française des DYS